mardi 26 août 2014

(emission 13/2014) EL HAIK ET EL M'LAYA - CHAOUKI-LI-QACENTINA

(emission 13/2014) EL HAIK ET EL M'LAYA 

Emission
13/2014
CARACTERISTIQUES
Dessinateur : ALI  KERBOUCHE
Valeur faciale : 15,00 et 30,00 DA
Format : 29mm x 43mm
Dentelure : 14
Imprimeur : Imprimerie de la Banque d’Algérie.
Procédé d’impression : Offset
Document philatélique : Une enveloppe 1er jour  à 7,00 DA affranchie à 52,00 DA avec oblitération 1er jour illustrée
Vente 1er jour :
Les Mercredi 27 et Jeudi 28 Août 2014 dans les 48 Recettes  Principales
des postes situées aux chefs- lieux de wilaya et les Recettes
Principales d’Alger 1er Novembre, Hussein-Dey, Chéraga, Ben-Aknoun et Rouïba

Vente générale : Le Samedi 30 Aout 2014 dans tous les Bureaux de poste.
N° Y&T : 1692-1693

N° AP :    

TENUE TRADITIONNELLE
Le drapé en opposition au costume ajusté n’a ni forme ni couture. Contrairement aux idées reçues, le voile en tant que vêtement drapé n’est pas l’apanage des femmes musulmanes ; il était aussi porté par les chrétiennes et les juives. Souvent tissé en fil de laine, de coton ou de soie, ses matériaux, ses couleurs et son rôle changent d’une époque à une autre, d’une culture à une autre, d’une région à une autre, d'une classe sociale à une autre et d’une génération à l’autre. 
Le voile connait différentes appellations dans les pays du Maghreb Arabe : « Barakan » en Lybie, « Sefsari » en Tunisie, « Haik » au Maroc et en Algérie.
Le voile est connu en Algérie sous plusieurs variantes :                                   
LE HAIK : 
Selon les écrits de certains voyageurs, Le Haik a vu son apparition à Alger à partir du17ème siècle ; c’est un drapé de forme carrée de 2 mètres environ de couleur écrue ou blanche dont la femme entoure l’ensemble du corps. Il varie selon la matière du tissage (laine, soie, synthétique) et peut être porté soit avec une voilette de visage : c’est « Le Haik Bel ‘Ajar » tel qu’à Alger et ses environs ; porté sans « ‘Ajar » c’est « Haik Bouaouina »qui ne laisse paraitre qu’un œil comme à Blida, Tlemcen, Oran ; dans la région de Ghardaia le nom vernaculaire est « Ahouli » ou « Ghanbouze ». 
LA M’LAYA : 
Les femmes du Beylik de l’est décidèrent en 1792 de porter, en signe de deuil ostentatoire, un voile long fait d’une toile noire dont elles se couvrirent  tout le corps, suite à la mort tragique de Salah Bey qui gouverna Constantine durant 21 ans. Ce dernier fut un homme juste, intègre et aimé par la population locale.
Le voile algérien symbolise la féminité, la pureté, il représente également l’identité algérienne. Le Haik fait partie de notre histoire à travers le rôle qu’il a joué durant la guerre de libération ; en le portant, l’algérienne risquait sa vie en accomplissant des missions fortement périlleuses comme poser des bombes, transporter les armes….
Porter Le Haik et La M’laya est aujourd’hui une tradition en voie de disparition.
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A.P
Par : CHAOUKI-LI-QACENTINA
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PARC NATIONAL DE BELEZMA - CHAOUKI-LI-QACENTINA

PARC NATIONAL DE BELEZMA 

LE PARC
 NATIONAL
DE BELEZMA
Le Parc National De Belezma a pour objet de sauvegarder les 15 000 ha de cèdre (espèce menacée dedisparition), de permettre et de maintenir la remontée des espèces animales et de développer le tourisme tout en privilégiant les études techniques et la recherche scientifique en collaboration avec les instituts spécialisés. Il a été créé par le décret n'84-326 du 03 novembre 1984 mais n'est devenu opérationnel qu'au début de l'année 1987.
Etendue sur une superficie de 26 250ha, le Parc National de Belezma est situé sur la partie orientale de l'Algérie à 7km environ au Nord de Batna. Ce parc correspond à un chaînon montagneux marquant le début du massif des Aurès. Le Parc National de Belezma est haut perché, le relief y est très accentué avec des pentes allant de 3% à plus de 50% ce qui favorise l'érosion. La zone du parc est relativement riche en points d'eau dont la plus part ont un faible débit, à l'exception de la source chaude. 
La végétation du parc est très abondante et très variée. On y rencontre différents groupements dont les principaux sont: Le groupement du pin d'Alep, le groupement du chêne vert sous forme de maquis dégradé, le groupement du cèdre avec son cortège floristique représenté surtout par le Houx (Espèce en danger) et l'Eglantine. On peut y trouver également: des Pelouses, des Erables de Montpellier, des frênes épineux, des Oxycèdres et des Térébinthes.
La particularité du Belezma est la présence de l'unique peuplement de chèvrefeuille étrusque espèce en danger et la présence de diverses orchidées.Le Parc National de Belezma abrite plus d'une trentaine d'espèces de mammifères dont les plus rares sont:Le Porcépic, le Chat sauvage, l'Hyène, le Lynx caracal, la Belette et la Mangouste. On rencontre également le Chacal, le Renard, le Lièvre, le Sanglier qui est le plus abondant, la gazelle et récemment le Mouflon à manchette a été réintroduit. 
L'avifaune est représentée par la perdrix gambra, tant convoitée par les chasseurs, le rare aigle de bonelli, le milan noir, la tourterelle des bois, le merle noir, l'alouette des champs, l'hirondelle de cheminée, le troglodyte, le rouge-gorge, la mésange bleue, la mésange noire et la fauvette à tête noire. On signale également la présence d'un oiseau assez rare en Algérie le Bouvreuil à ailes roses. 
Le Parc National de Belezma représente un véritable sanctuaire de la nature. Il est caractérisé par la présence de curiosités géologiques et géomorphologiques (Picots, dalles rocheuses) et de sources thermales et minérales dans la région de Kesserou. Le territoire du parc est également caractérisé par la présence de sites archéologiques surtout romaines et lus particulièrement la piscine de Kesserou. 
Parcs Nationaux & Réserves Naturelles

mercredi 13 août 2014

Le patrimoine de Cirta massacré au marteau piqueur - CHAOUKI-LI-QACENTINA

Le patrimoine de Cirta massacré au marteau piqueur 
Des citoyens dénoncent et réagissent

Une colère indicible et une forte indignation ont secoué, la matinée d’hier, ceux qui ont assisté au massacre honteux des escaliers en pierre bleue se trouvant au quartier du Coudiat, situés face à la direction de l’Education de la wilaya. 
Tôt dans la matinée d’hier, des ouvriers se sont mis à détruire au moyen d’un marteau-piqueur à moteur, dans un fracas assourdissant, une partie des marches de ces escaliers plus que centenaires et dont les marches, taillées jadis par les mains savantes de maitres-artisans, peuvent tenir cent autres années car encore intactes. Les habitants du quartier et les commerçants alentours n’ont pu arrêter les exécuteurs de cette sale besogne, malgré les ressentiments et le haut-le-cœur qu’ils ont éprouvé devant un spectacle aussi désolant. Il a fallu l’intervention salutaire d’Ahmed Benyahia, artiste, militant associatif et ardent défenseur du patrimoine de la ville, pour alerter les autorités et exiger que soit immédiatement mis un terme à ce massacre. Furieux et horripilé de voir le massacre d’un pan renfermant une partie du patrimoine et de la mémoire d’une des plus vieilles cités au monde, il a promptement réagit et tenté de joindre le wali, le maire et le directeur des Travaux publics de la wilaya. Mais en vain et peine perdue car tous ces responsables étaient en congé, « sans doute se prélassaient-ils déjà au bord de la mer après avoir donné ordre à de petits ouvriers de régler son compte à tout ce qui renferme, ne serait-ce qu’une once de la mémoire de cette ville », dira un citoyen dépité par le spectacle.
Finalement, après avoir pu toucher le secrétaire général de la wilaya qui se trouvait en compagnie d’un directeur de la Culture totalement désintéressé par cette affaire et peu soucieux de la préservation et de la sauvegarde du patrimoine, la démolition arbitraire des escaliers du Coudiat a été stoppée, bien qu’une bonne partie des marches de cet escalier a été grossièrement entamée. Ahmed Benyahia qui tentait d’alerter le ministère de la Culture pour dénoncer cette destruction ignoble, a vite été rejoint par d’autres personnalités et citoyens conscients, soucieux et jaloux pour le patrimoine de la ville et de sa mémoire. Noureddine Khelfi, cadre supérieur et président de l’Association Architecture 25 Constantine, n’a pas ménagé ses mots devant ce massacre en règle qui participe d’une tentative pernicieuse de l’effacement de l’identité de la ville et de son histoire véritable. 
Les habitués du Café Royal au Coudiat, pour la plupart des personnalités de la ville et d’anciens cadres mis en retraite, ont à l’unanimité, exprimé leur indignation et se sont désolés de voir piétiner la mémoire de leur ville par d’autres algériens et des responsables insoucieux devant son héritage plus que millénaire. « Constantine n’a pas attendu la manifestation de 2015 pour devenir capitale. Elle a toujours était une capitale, depuis la nuit des temps, depuis la Numidie…, et nous ne voulons pas qu’elle soit une capitale arabe pour se voir occulter et massacrer à coups de milliards et de marteaupiqueur son identité réelle et son histoire, qui appartiennent à tous les algériens, aux générations futures mais aussi à toute l’humanité ». C’est en ces termes crus que tous ceux qui se sont rassemblés sur les lieux du massacre, ont tenu à répondre aux décideurs qui, pris par le temps et dans la précipitation, s’acharnent sur un patrimoine fragile, qui pour toute intervention exige l’avis des spécialistes et l’aval des citoyens. Quoiqu’il en soit, Ahmed Benyahia, Noureddine Khelfi et les nombreuses personnalités présentes, ont promis de ne pas se taire et de tenter l’impossible pour sauver ce qui peu l’être de ce patrimoine. Aussi, se disent-ils prêts à camper sur les lieux nuit et jour pour empêcher le massacre. En outre, Ahmed Benyahia compte, (dès l’après-midi d’hier), lancer un mouvement citoyen dénommé Maaline Eddar (Les propriétaires de la maison), pour imposer aux responsables de ne plus tenter de toucher au patrimoine de la ville sans au préalable les consulter. D’autres rencontres et actions sont en discussion depuis cet évènement fâcheux et des initiatives concrètes vont incessamment être décidées.
Par / Dj. Belkadi
Le Provincial le 13/08/2014
http://leprovincial.com/des-citoyens-denoncent-et-reagissent-le-patrimoine-de-cirta-massacre-au-marteau-piqueur/

Espace public squatté au coudiat - CHAOUKI-LI-QACENTINA

Espace public squatté au coudiat 
Y a-t-il une loi dans cette ville ?
Il  y a près de deux mois, une clôture métallique d’environ 12 mètres, ceinturant un espace de stationnement de cinq voitures, a été érigée juste en face de l’entrée principale du Musée national Cirta. Un fait qui a fait réagir des habitants du Coudiat. 
Ces derniers se sont insurgés contre le squat de cet espace, et qui en plus bloque la vue sur la place de la Brèche et déforme complètement le paysage, juste devant un musée qui demeure une destination très prisée par les touristes. Pour en savoir plus sur cette affaire nous avons mené nos propres investigations. Interrogée en premier, la directrice du musée Cirta, Keltoum Daho nous dira à ce propos : «J’ai été sollicitée par les services de la commune de Constantine, le maire en personne, pour leur céder cet espace réservé au stationnement des véhicules du musée, et qui devra être exploité pour des travaux dont j’ignore la nature».
Contacté à son tour, le chargé de communication de l’APC de Constantine, Farid Djouamaâ, nous a indiqué que les services de la mairie n’ont reçu aucune instruction concernant l’installation de cette clôture. Il nous a orientés par contre vers la DUC où un chef de service nous fera savoir que cet espace a été réservé pour le dépôt du matériel et des équipements de la direction du logement (DL) qui opère actuellement au centre-ville de Constantine pour la restauration des immeubles. 
Malheureusement, lors de notre passage, hier, par les lieux, nous avons remarqué que deux voitures étaient garées à l’intérieur et point de matériel. Relevons que ces clôtures anarchiquement placées ont donné un aspect hideux à cet espace. Un véritable gâchis. Les habitants du Coudiat se posent la question : pourquoi on a choisi un tel espace pour le squatter et le transformer en dépôt, alors que les dépôts ne manquent pas dans la ville, notamment parmi le patrimoine de la commune. A-t-on vraiment pensé aux conséquences de cette décision prise au mépris des habitants, du bon sens et de la loi.
Enfin y a-t-il vraiment une loi dans cette ville ?
Par / O. -S. Merrouche
El Watan le 09.08.14
http://www.elwatan.com/regions/est/constantine/y-a-t-il-une-loi-dans-cette-ville-09-08-2014-267360_129.php

Des projets tombés dans l’oubli - CHAOUKI-LI-QACENTINA

Des projets tombés dans l’oubli 

Les Constantinois doivent s’armer de patience avant de pouvoir vivre des jours meilleurs dans une ville totalement désertifiée.
Les deux projets d’accompagnement de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe 2015, qui sont chapeautés par la direction de l’environnement de la wilaya, accusent un retard important. Il s’agit de la réalisation de deux parcs urbains l’un à Zouaghi et l’autre à Rahmani Achour (ex Bardo).

Deux projets inscrits ont fait l’objet de visite de la ministre de l’Environnement et l’Aménagement du territoire Dalila Boudjmaâ, effectuée en décembre 2013. Huit mois après, les choses n’ont pas avancé d’un iota. Il est à craindre que la réalisation de ces espaces de verdure et de loisirs, censés répondre aux besoins des citoyens, ne soit pas pour demain. Les Constantinois doivent s’armer encore de patience avant de pouvoir vivre des jours meilleurs dans une ville totalement désertifiée.
Contacté par El Watan, le directeur de l’environnement de la wilaya Abdellah Seddik, confirme l’arrêt des chantiers et s’explique : «Le projet de parc urbain de Zouaghi est depuis trois mois à l’arrêt. Le problème est d’ordre financier ; l’entreprise de réalisation a demandé en effet une rallonge estimée à 12 milliard de centimes. Dans l’attente de l’attribution de l’argent nécessaire, le chef de chantier nous a promis la reprise des travaux avec les moyens du bord».
Notre interlocuteur nous a précisé que 5 hectares sur les 30 destinés à recevoir le parc de Zouaghi ont été réquisitionnés lors de la réalisation du tracé du tramway. Selon lui, le chantier du tramway est responsable en partie du retard enregistré dans la concrétisation de ce même parc. «Il est aussi à l’origine de l’extension de l’enveloppe financière allouée à ce projet au vu des travaux de stabilisation du sol entamés sur les 5 hectares réquisitionnés», a-t-il justifié.
Pour ce qui est de parc citadin envisagé dans le grand Bardo et dont le marché a été octroyé suivant la formule du gré à gré, à un groupement Algéro-Italien, les choses se gâtent également. Depuis l’attribution du marché, fin mai dernier, les deux parties, attributaires, ne se sont pas mises d’accord quant aux clauses régissant l’exécution du projet envisagé, selon les affirmations du directeur en question. 
Ce grand parc qui concentre sur lui les espoirs des constantinois et qui de plus, est conçu pour mettre en valeur les charmes de la ville et les deux ponts en amont du Rocher, semble otage de la mauvaise gestion des grands marchés. Il faut dire finalement que l’amélioration du cadre environnemental de la ville du Vieux Rocher nécessite une sérieuse implication de l’instance de l’état chargée du suivi de ce genre de projets.

samedi 2 août 2014

Constantine à travers ses légendes - CHAOUKI-LI-QACENTINA

Constantine à travers ses légendes

Halilifa, la jument noire qui sauva la ville
«Un cri d’admiration, presque de stupeur au fond d’une gorge sombre, sur la crête d’une montagne baignant dans les derniers reflets rougeâtres d’un soleil couchant, apparaissait une ville fantastique, quelque chose comme l’île volante de Gulliver.» Alexandre Dumas  
Durant son histoire, la ville de Constantine avait subi d’innombrables sièges. L’un d’eux avait marqué la mémoire collective de ses habitants. Ses péripéties, alimentées par l’imaginaire populaire, en feront une légende très connue, bien conservée dans le folklore local du Vieux Rocher, avec des détails frisant le merveilleux poétique.Un véritable conte des Mille et Une Nuits constantinois vieux de plus de trois siècles. Dans un récit publié dans l’édition de dimanche matin de La Dépêche de Constantine du 6 juillet 1952, Alphonse Marion raconte dans un style attrayant la fabuleuse histoire de cette belle et courageuse jument noire connue sous le nom de Halilifa. Pour comprendre la place de cette mythique jument dans l’imaginaire des Constantinois d’antan et dans la mémoire collective de la ville, Marion rappelle un fait important qu’on a tendance à oublier. 
Dans l’introduction de son récit, Marion notera ceci : «Dans les armoiries de la ville de Constantine, au-dessus des merlons de la forteresse, du chevron berbère et du poisson du Rhumel, figure la silhouette bondissante d’un cheval noir. C’est le fougueux et infatigable coursier berbère, illustre non seulement par le grand rôle qu’il joua dans le folklore régional, mais aussi par sa participation à des événements militaires de la plus grande importance historique, tant dans l’antiquité à l’époque du grand roi Massinissa et des guerres d’Hannibal contre les Romains que sous le régime turc (XVII-XVIIIes siècles) où les guerres furent particulièrement fréquentes en pays constantinois».C’est dans le cadre historique d’une de ces guerres entre Constantinois et Tunisiens en l’an 1700 que se situe le conte de la vaillante Halilifa, dont le thème fondamental est emprunté à des chroniqueurs constantinois et tunisiens. Selon Alphonse Marion, en l’an 1700, la guerre sévissait entre Constantinois et Tunisiens. Pour en connaître les causes, il suffit de lire les écrits des chroniqueurs de l’époque. D’après le Tunisien Benabdelaziz, il y avait des rivalités entre grandes familles des deux parties. On évoque que le dey d’Alger, Hassan Chaouch, avait dédaigné des présents envoyés par le bey de Tunis Mourad.
Les Constantinois, sous leur bey Ali Khodja, avaient défait les Tunisiens au cours d’une invasion. Mais les véritables raisons de cette animosité sont historiques. Mourad Bey, en raison de sa cruauté et de son caractère violent et sanguinaire, fut surnommé par les Tunisiens Mourad Bou bala bala, en référence à un large sabre turc. Il voulait venger son père Ali, tué par son frère avec la complicité de la Régence d’Alger. Il décidera ainsi de poursuivre les Algériens sur leur sol et prendre Constantine en représailles de l’attaque de Tunis par la milice d’Alger en 1694. En avril 1700, le bey de Tunis, Mourad, alors âgé de 20 ans, décide de prendre Constantine.
Pour faire face à cette invasion tunisienne, les janissaires turcs et les cavaliers de la milice constantinoise commandés par l’Agha de la Deira et le Bach Seiar Benzekri prennent la route d’El Khroub. Le Bach Seiar était le chef des coursiers et de contingent des cavaliers, dont l’Agha de la Deïra est le commandant en chef. Dans le récit d’Alphonse Marion, le choc entre les deux camps a eu lieu à El Melab, une contrée située entre El Khroub et Sidi Mabrouk. Les Tunisiens, plus nombreux, étaient armés de 25 canons. Le contingent des Constantinois ne tiendra pas face à une supériorité de 25 contre un. Toute résistance s’effondra. C’est la panique, puis la fuite vers la ville où des massacres ont eu lieu devant les murailles. Constantine sera assiégée. Un siège long et pénible avec toutes ses horreurs et sa famine. 
Un siège long et terrible
Le Bach Seiar Benzekri vivait dans une maison non loin de La Casbah, avec ses deux épouses Messaouda et Zeleikha. Si, au début, les provisions ne manquaient pas, les choses commençaient à se gâter au fil des semaines. Il y avait surtout un problème d’approvisionnement en eau. Les gens avaient beaucoup plus soif. Dans une ville assiégée sur un rocher, où toutes les sources sont contrôlées par les Tunisiens, l’eau des citernes romaines de La Casbah était réservée pour l’été.Des hommes descendaient la nuit vers les sources du Rhumel pour ramener l’eau, loin des regards des soldats de l’armée de Mourad Bey. Les canonniers de ce dernier commençaient à installer leurs canons sur le plateau du Mansourah. La ville est sérieusement menacée. Alors que le siège se prolongeait, Messaouda et Zeleikha s’aperçurent que le maître de la maison subtilisait les provisions et les emportait hors du domicile.
Celle qui bénéficiait de ces largesses n’était autre que sa jument Halilifa. Désespérant de trouver une issue à cette situation, le bey Ali Khodja convoque son Maghzen (gouvernement). «Si Allah n’inspire pas à notre maître le Dey d’Alger Hassan Chaouche de venir nous secourir, nous devrons nous résigner à la capitulation», annonce le dey Ali Khodja. Après un long silence, quelqu’un proposa au Bey d’envoyer un messager pour amener des secours. «Mais qui sera ce messager et où trouverait-il une monture, alors que tous les chevaux et les ânes ont été abattus, et comment pourra-t-il passer par les postes de l’ennemi», s’interroge Ali Khodja.
Benzekri se leva et dira au bey : «Je suis prêt à me rendre à El Djazaïr grâce à ma jument Halilifa qui a partagé mes provisions ; je l’ai cachée et soignée comme ma bien-aimée ; avec la volonté d’Allah, cette jument de bénédiction va être notre salut à tous.» Selon les indications de Benzekri, l’on confectionne de longues et solides cordes, ainsi qu’un filet pour Halilifa et, une nuit sans lune, cavalier et monture se font descendre dans les gorges du Rhumel près de la grande cascade, seul endroit laissé sans surveillance vu la hauteur de la falaise jugée impraticable par les Tunisiens. Ayant dépassé les derniers postes tunisiens sans donner l’éveil, Benzekri libéra sa monture. L’opération a réussi. 
Arrivée des secours
Au deuxième jour du départ de Benzekri, Mourad Bey tenta un assaut général qui fut repoussé avec des pertes sanglantes. Sous les boulets des canons des Tunisiens, des quartiers entiers ont été détruits à Bab El Djabia. Le siège durait déjà depuis cinq mois. Les Constantinois attendaient toujours les secours d’El Djezaïr. Au mois de septembre, la chaleur devient plus insupportable. L’eau se fit plus rare. Les épidémies ont décimé des familles entières. Arrivé à El Djezaïr, Benzekri trouva la ville en révolution. Il dut déployer toute son énergie pour convaincre le nouveau bey Hadj Mustapha, successeur de Hassan Chaouche, destitué par les janissaires. La situation à Constantine était très grave.Les gens commencent à désespérer. Après une longue attente, l’armée de secours fut enfin rassemblée et se mit en marche. Au mois d’octobre, le bey de Constantine Ali Khodja dut envisager la capitulation sans conditions que des rumeurs annoncèrent l’arrivée de Benzekri. Ce dernier envoya un messager auquel il indiqua un passage souterrain. Il parviendra à entrer dans la ville pour annoncer la bonne nouvelle. L’espoir revint aux assiégés. Le dey d’Alger et son armée avaient déjà dépassé Sétif. Alphonse Marion note que le choc entre Algérois et Tunisiens eut lieu le 30 octobre 1700 à Djouama El Eulma. C’est la déroute des Tunisiens. Sur les remparts de la ville, entre Bab El Djabia et Bab Djedid, les Constantinois se pressaient pour accueillir les vainqueurs. Sur sa jument Halilifa, Benzekri fut reçu en héros. Il retrouvera les siens, et Constantine connaîtra enfin la paix. L’histoire retiendra qu’après avoir été chassé de Constantine, Mourad bey de Tunis décide de diriger une autre expédition et prendre cette ville définitivement. Il enverra son lieutenant Ibrahim Cherif pour ramener des renforts d’Istanbul. De retour de sa mission, ce dernier sera chargé par les Ottomans de l’assassiner. Mourad Bey sera tué le 2 juin 1702 dans son carrosse sur les bords de l’oued Zarga, près de la frontière algéro-tunisienne par Ibrahim Cherif qui prend le pouvoir et décime la dynastie mouradite.
Arslan Selmane
http://www.elwatan.com/culture/halilifa-la-jument-noire-qui-sauva-la-ville-02-08-2014-266607_113.php