Le viaduc transrhumel, en construction en plein cœur de la ville de
Constantine, sera dès son ouverture, prévue au cours du 1er semestre de l’année
prochaine, la ‘’huitième merveille’’ de la ville aux sept ponts.
Il s’agit sans
doute, en matière de travaux publics et d’ouvrages d’art, de la plus importante
réalisation depuis l’indépendance dans la cité du Vieux Rocher. D’une longueur
de 1.119 m, ce viaduc géant, au design futuriste, bouleversera la configuration
urbaine de cette ville qui cherche, coûte que coûte, à recouvrer son aura
d’antan et à récupérer son statut de capitale de l’Est algérien.
Conçu pour faire la jonction, au-dessus de l’oued Rhumel, entre la
place de l’ONU, au centre-ville, et les hauteurs de Constantine, ce projet
gigantesque, qui avait suscité une vague de scepticisme lorsqu’il avait été
annoncé, constitue aujourd’hui une réalité qui commence à prendre forme au fur
et à mesure de l’avancement des travaux qui ont atteint un taux de près de 40%,
selon les déclarations recueillies auprès des responsables chargés du suivi de
l’ouvrage.
Une véritable œuvre d’art
Cette véritable œuvre d’art, dont les contours se dessinent au
moment où l’Algérie célèbre le cinquantenaire de son indépendante, prendra
naissance au carrefour de la place des Nations-Unies, près de l’ex-hôtel
Transatlantique surplombant le quartier du Bardo, pour déboucher sur l’avenue
de Batna, non loin de l’emblématique pont de Sidi-Rached.
Le viaduc rejoindra le Chemin forestier et les hauteurs du
Mansourah via un tronçon routier de plus de trois km, ce qui va permettre de
‘’soulager’’ notablement une ville qui étouffe sous le poids d’une circulation
devenue insupportable.
Le lot ‘’route’’ dont la réalisation a atteint un taux de l’ordre
de 30%, selon les responsables de l’entreprise brésilienne Andrade Gutierrez en
charge du projet, devra desservir toute la partie sud de la ville, dont
l’immense cité de Sakiet Sidi Youcef et ses prolongements vers Djebel Ouahch,
Ziadia, Daksi et Oued El Had.
Des techniques de pointe ont été utilisées pour maitriser les
glissements de terrain constatés lors des premières phases de terrassement, ont
assuré les mêmes responsables qui ont fait part de l’utilisation de ‘’tiges
d’ancrage’’, un procédé qui a permis de redresser les parties de terrain
rebelles. La réalisation de l’ouvrage proprement dit se déroule sur un sol
‘’plus ou moins commode’’, même si des pieux d’une profondeur de plus de 60 m
ont été nécessaires pour permettre une mise en place ‘’des plus fiables’’ des
huit pylônes sur lesquels le tablier du futur transrhumel sera posé.
Témoin du développement de l’Algérie
D’une largeur de plus de 27 m, cette infrastructure de base à
double voie, est aujourd’hui le témoin du degré de développement atteint par
l’Algérie après 50 ans d’indépendance.
Lancé en travaux en septembre 2010, le viaduc transrhumel de
Constantine qui semble déjà s’accommoder du ‘’voisinage’’ du pont de Sidi
Rached, devra également imposer un ‘’aménagement cohérent’’, à la hauteur d’une
cité bâtie sur un rocher et dont la conception architecturale est unique au
monde.
Le coût de réalisation de ce projet, fixé initialement à 15
milliards de dinars, a été revu à la hausse pour atteindre les 29 milliards de
dinars, soit presque le double de la première estimation, a-t-on rappelé à la
direction des Travaux publics, dont les responsables ont précisé que cette
rallonge a été accordée pour optimiser cette infrastructure de base unique dans
son genre en Algérie.
Dans ce contexte, l’on annonce le renforcement de cet ouvrage par
une jonction de près de 7 km avec l’autoroute Est-ouest. Cette valeur ajoutée
en terme d’esthétique urbaine contribuera largement au décongestionnement de la
circulation dans la ville de Constantine et ce, dans toutes les directions,
a-t-on estimé à la DTP.
Dans une ville comme Constantine où les relations entre les hommes
ont eu toujours besoin d’un pont pour se maintenir, la construction d’un nouvel
ouvrage n’avait finalement rien d’un ‘’luxe’’ ou d’un ‘’fantasme’’, estime
aujourd’hui la population de cette cité, un temps réticente à ce projet.
Mounir B., un enseignant d’une quarantaine d’années, va même plus
loin en affirmant que ce viaduc est à même de ‘’débarrasser’’ la ville de
Constantine l’étiquette peu enviable de ‘’ville au décor hérité’’.
Dès l’été 2013, le vieux pont de Sidi Rached pourra enfin
‘’souffler’’ en partageant avec le futur viaduc le carrousel incessant de la
circulation, tandis que le transrhumel accentuera le cachet aérien de la ville
de Constantine, et justifiera sa réputation de nid d’aigle numide.
(APS)
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