samedi 28 août 2010

Le serpent et la guêpe

Certaines petites histoires de nos contrées se révèlent de véritables baromètres de l’état de notre environnement. La semaine passée, un citoyen s’est présenté à la mairie de Chebita-Mokhtar, à El Taref, pour solliciter un certificat de résidence. Il a essuyé un refus. Pour se venger, il revient avec un serpent approchant les 2 mètres et le balance dans cette enceinte. La panique est générale. Le reptile qui a essayé tant bien que mal de se cacher, fut sans hésitation tué et l’instigateur poursuivi en justice pour menace aux humains. Finalement, le citoyen et l’autorité n’en ont cure du respect de la faune et des textes qui régissent l’environnement. Ainsi, ni le Parc national d’El Kala qui s’étend sur presque toute cette wilaya ni les travaux et une expédition spéciale étude des reptiles que mène une prestigieuse Académie royale anglaise dans cette même wilaya, n’arrivent à déteindre sur nos comportements et faire valoir le droit à la vie et au respect des reptiles qui sont tous, mondialement protégés. Ce bestiaire nous fait rappeler un autre, qui s’est déroulé non loin de cette wilaya, à Skikda. Des forces combinées de la Protection civile, des directions de l’environnement, de la santé, de l’agriculture et des services de l’APC, sont montées de nuit, à l’assaut d’un important nid de guêpes d’une surface de 6 m2 et de 2 m3 de volume. En deux temps, trois mouvements, une colonie de 700 000 individus fut fortement arrosée par des produits insecticides et fièrement anéantie. Nos institutions censées respecter la vie sauvage comme le stipule la loi et qu’elles ne peuvent ignorer, ont fait rater à nos scientifiques une chance inouïe d’étudier une forteresse qui a mis 40 ans à être édifiée. Sous d’autres cieux, le phénomène aurait ameuté les entomologistes de nombreux pays, des cameramen et des photographes animaliers.


Rachid Safou
07/05/2010

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